MSF: Sur les îles grecques, un nouveau seuil franchi
Réaction de Stefano Argenziano, Coordinateur des opérations de MSF en Grèce:
Lundi 2 mars 2020 — "Près de quatre ans se sont écoulés depuis la mise en oeuvre de l'accord UE-Turquie. Une fois encore, nous constatons que les États membres de l'UE préfèrent la dissuasion à l'assistance la plus élémentaire aux hommes, aux femmes et aux enfants en quête de sécurité. Ces derniers jours, cette situation a franchi un nouveau seuil avec la mort d'un enfant. L'utilisation de gaz lacrymogènes aux frontières terrestres et l'intervention violente des garde-côtes a remplacé l'aide aux bateaux en détresse.
40 000 personnes sont bloquées sur les îles et la situation a atteint un point de rupture pour les demandeurs d'asile et les communautés locales, tous deux été abandonnés au nom de cet accord. En conséquence, les tensions accrues ont fait place à des émeutes, des barrages routiers et des attaques contre les personnes qui tentent de fournir de l'aide.
Les gens déjà vulnérables sont privés d'une assistance essentielle car les équipes de MSF et d'autres organisations ont été contraintes de limiter leur volume d'activité pour des raisons de sécurité. Le gouvernement grec et l'Union européenne doivent prendre des mesures immédiates pour désamorcer la situation.
Les mesures d'urgence annoncées par le gouvernement grec auront des conséquences dévastatrices car elles suppriment le droit de demander une protection et visent à repousser les gens vers la Turquie. Cela ne fera qu'aggraver le chaos, les morts en mer, l'escalade de la violence et la catastrophe humanitaire qui en découle.
Les États membres de l'UE doivent faire face à la véritable urgence : évacuer les habitants des îles vers les pays de l'UE, mettre en place un système d'asile qui fonctionne et cesser de piéger les gens dans ces conditions épouvantables".
Stefano Argenziano, Coordinateur des opérations de MSF en Grèce
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